Les murs en pierres sèches sont vieux comme le monde, et présentent de nombreux avantages écologiques. Leur utilisation varie selon les régions et la présence de pierres naturelles, mais, d’une manière générale, ils reviennent au goût du jour grâce à leurs nombreuses qualités, notamment en tant que matériaux utilisé en écoconstruction* :

• Bilan carbone positif (sa mise en œuvre ne requiert pas de processus donnant lieu au rejet de gaz à effets de serre)
• Faible consommation en énergie grise (le processus complet nécessaire à sa mise en œuvre est économique en énergie : matériau local, pas ou peu de transformation énergétivore, pas ou peu de transport routier)
• pas ou peu d’apport de liant (mortier de terre, béton ou chaux)
• matériaux solide, durable et réutilisable
• 100% naturel et écologique, respectueux de l’environnement
• Réservoir de biodiversité (refuges pour insectes, lézards, araignées, petits mammifère et parfois oiseaux)
• Ne génère pas de déchets
• Ralentit l’écoulement des eaux, l’effondrement des talus, et l’érosion sur terrain en forte pente.
• Permet la pratique de cultures en terrasse sur terrains en forte pente, incultivables autrement.
• Beauté esthétique et artistique (taille de pierres, arches, escaliers etc…)
• Harmonieux dans le paysage naturel
• L’assise du mur ne nécessite pas de dalle pour éviter les remontées d’eau (simple fondation en pierre, hérisson)
• Excellent support pour la construction d’une paroi murale sensible aux remontées d’eau (bois, terre, paille, torchis)
• Peu ou pas d’entretien à court terme.

Ils présentent cependant aussi certains inconvénients et limitations :

• Les murs sont plus épais (40 à 60cm), et prennent donc plus de place au sol (réduit la surface utile)
• Résistance thermique relativement faible (dépend de la pierre et de l’épaisseur du mur), et donc, faible confort ambiant
• Hygrométrie élevée au départ pendant le séchage.
• Matériaux lourd à transporter et manipuler pour l’homme qui le pose (risque de maux et blessures)
• N’est quand-même pas éternel: se détériore lentement, par l’effet du temps, de l’eau, du vent, des mousses et lichens.

Ces quelques inconvénients peuvent être réduits, sur les anciennes et nouvelles bâtisses, par la pose d’une paroi isolante à l’intérieur de la maison tout en conservant la beauté du bâtiment, mais cela réduit encore plus la surface utile. Un soin particulier doit être porté à la mise en œuvre, et l’organisation du chantier au niveau logistique, transport et pose des pierres : utilisation d’engins, utilisation de techniques particulières (?) pour déplacer et poser les pierres lourdes sans se faire mal.

Quelques exemples de réalisations de murs en pierres sèches utilisés en écoconstruction* :

Petit muret de sous-bassement en pierres calcaires pour poser une cloison ossature et bardage en bois

Assise d’un mur en pierres avec hérisson de 20cm de profondeur et pose d’un panneau d’isolation en liège de 40mm contre un vieux mur existant en agglo.

Construction d’un muret en pierre sèches de schiste comme sous-bassement pour une cloison extérieure isolante en ossature bois, terre/paille et torchis contre un vieux mur en agglo.

Muret en pierres de schiste de sous-bassement pour une cloison extérieure isolante ossature bois/laine de bois contre un vieux mur en agglo.

Muret en pierres de schiste avec pierres d’angle taillées en pierres calcaires